Katyn .De l’utilité des massacres.

L’historien

Frédéric Saillot nous donne une vision décapante de la si triste histoire de Katyn . Katyn ou le massacre de 4500 officiers polonais au printemps 40 par la NKVD soviétique, crime qui fut imputé toute l’après guerre à l’Allemagne. Ce livre montre que tous les protagoniste de la dernière guerre ont pratiqué avec un art certain la désinformation, L’ Allemagne , les soviétiques mais aussi les alliés et les juridictions internationales selon les besoins . De là le sous titre choc : de l’utilité des massacres. L’irrésistible oppression soviétique qui s’abat sur toute l’Europe trouve là sa source. Un seul écrivain français a témoigné de ces massacres, il s’y était rendu, ce fut Robert Brasillach, il lui en coûta la vie, l’ambassade soviétique dont l’influence à Paris était grande sinon déterminante a sans doute imposé le refus en grâce à De Gaulle et le poète fut fusillé le 6 Février 45 .Frédéric Saillot raconte parfaitement les faits.  Ne pas dire la vérité sur Katyn  met en évidence la contradiction inhérente au  Tribunal de Nuremberg « qui devait démasquer et punir les crimes de guerre totalitaires pour en prévenir la répétition mais fut contraint  de glisser sur le massacre de Katyn parce qu’il comptait parmi ses membres des représentants du régime soviétique. Le mythe de la victoire sur le mal doit perdurer. Le mythe de l’incomparabilité des deux totalitarismes aussi. » Et le mensonge de s’épanouir tranquillement ces 60 dernières années avec toutes les cellules cancéreuses qu’un mensonge permet de laisser proliférer. Ces alliances contre nature, germano soviétiques d’abord ,puis alliés et soviétiques ont bousculé tout le système des valeurs en Occident. Remercions Frédéric Saillot de traiter ce sujet avec une parfaite objectivité dans l’esprit de Vladimir Volkoff  à l’initiative de cette étude, ce qui n’étonnera personne…

D’une certaine façon certains grands dignitaires de l’Eglise ne sont   pas indemnes de désinformation quand ils signent l’accord de Metz .Le Cardinal Tisserand accepte l’oukase de  l’archevêque orthodoxe, le 13 Aout 1962, interdisant toute allusion au parti communiste s’il accepte de venir au concile Vatican II .On trouvera l’étude de cette rencontre et de son occultation dans le livre de Jean Madiran .

Tout cela est il du passé ? Non les mêmes mensonges perdurent au 21 ème siècle .Normal puisque les premiers n’ont pas été dénoncés urbi et orbi. Et nous citons l’analyse du second tome de Frédéric Saillot sur Racak trouvée sur le site  Epée:

«  Cet ouvrage passionnant constitue le tome second d’une suite de deux (premiers ?) ouvrages consacrés à deux massacres « entrés dans l’histoire » : celui de Katyn, qui a vu plusieurs milliers d’officiers – d’active et de réserve – mais aussi des étudiants, des médecins et des fonctionnaires polonais réputés hostiles à l’idéologie communiste) assassinés dans les bois russes éponymes, près de Smolensk, sur ordre de Staline, au printemps de 1940 ; et celui du village de Račak, dans la province serbe du Kosovo, survenu le 15 janvier 1999 et où une quarantaine d’Albanais du Kosovo furent retrouvés tués, groupés et en civil.

L’enquête minutieuse menée pendant plusieurs années, sur le terrain, en France et à Bruxelles par Frédéric Saillot est exemplaire : elle situe à bon droit cet « événement » dans son contexte historique (sans jamais lasser de références trop académiques) ; elle est à la fois scientifique (rappelant avec pertinence l’importance des facteurs démographiques, ethniques, culturels, religieux,…), réfléchie (en s’inscrivant dans un cadre géopolitique plus large que celui des seuls Balkans) et vivante. L’auteur cite en effet (il en a interviewé des dizaines) de très nombreux témoins, acteurs-clés et observateurs, dont il est passionnant de voir le point de vue et les analyses changer sur le temps long, très différemment de leurs premiers rapports et reportages donnés « à chaud ».

Saillot étudie en particulier « les modes de désinformation dont l’événement initial a été l’objet (…) ; événement « qui n’aurait pu être qu’un épisode parmi d’autres » et qui devient « un événement mondial qui va être aussitôt utilisé pour mobiliser les opinions publiques occidentales et servir de prétexte à la première guerre offensive menée par l’Otan en Europe depuis la deuxième guerre mondiale ».

Il démontre « la parfaite entente », pour ne pas dire la complicité, entre l’UCK et les représentants de l’OTAN et certains représentants de l’ONU, « dès le soir des combats », le prétendu « massacre » résultant en fait d’un affrontement entre les forces de police serbes opérant sur leur territoire, et des éléments fortement armés de l’UCK, que les premières ont « étrillé ».

Il détaille les soutiens (politiques, diplomatiques, matériels, moraux et médiatiques) dont l’UCK a bénéficié avant, pendant et après le 15 janvier 1999, de la part de la KVM, « mission de vérification » (sic) mise en place au Kosovo par l’OSCE pour veiller à l’application de l’accord du 13 octobre 1998, décrétant notamment une trêve et un désengagement des forces de Belgrade.

Saillot explique clairement pourquoi il fallait « créer » Račak pour justifier l’intervention de l’Otan, en utilisant les médias dans le cadre d’une opération de propagande mensongère éhontée. Avec le résultat que l’on sait, et les conséquences que l’on mesure tous les jours dans la province serbe du Kosovo.

Parce qu’il « déconstruit » efficacement l’opération de désinformation nouée à Račak, en la situant  dans le contexte de l’évolution des relations internationales qui mènera au conflit, il fait œuvre utile et à ce titre mériterait la plus large diffusion. Puissions-nous modestement y contribuer.

Račak. De l’utilité des massacres. Tome II, par Frédéric Saillot, aux éditions L’Harmattan. 216 pages au format 13,5 x 21,5 cm. 21€. ISBN 9782296122550.

Katyn. De l’utilité des massacres. Tome I. 270 pages au même format. 24,50€. ISBN 9782296122543.

L  accord de Metz Jean Madiran  Via Romana

Il faut bien sûr avoir vu le terrible film de Wajda intitulé Katyn. que l’on trouvera  à la librairie Duquesnes 27 av Duquesnes ou sur le site internet des éditions de Chiré.

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