Sortons l’infâme de nos esprits

voltaireLes poètes ont du génie , ils  trouvent le mot juste .Quand Alfred de Musset interpelle Voltaire il dit l’essentiel en deux vers. Ils se trouvent dans le drame  romantique, Rolla, dont le héros désespéré s’enfonce dans une vie de débauche à cause des idées de  Voltaire « Dors-tu content, Voltaire, et ton hideux sourire – Voltige-t-il encore sur tes os décharné? Sois tranquille, il t’a lu. Rien ne peut lui donner Ni consolation ni lueur d’espérance.Voilà pourtant ton œuvre, Arouet, voilà l’homme Tel que tu l’as voulu. »Musset a bien raison Voltaire est un puissant désenchanteur, notre société contemporaine par sa haine du sacré, héritée du vieillard hideux, ne peut que transmettre un nihilisme atroce à la jeunesse .

Xavier Martin nous l’a expliqué brillamment, tout est haine mensongère chez Voltaire. Marion Sigaut devenue historienne après une  vie de militante engagée , revient sur le sujet en étudiant sa correspondance .A ses mensonges, Marion Sigaut ajoute les éreintements voltairiens de Lefranc de Pompignan, de Fréron, ses magouilles pour entrer à l’Académie Française, ses arguties d’avaricieux pour ne pas payer son bois ou tout autre chose. Puis elle traite en détail

deux affaires retentissantes, l’affaire Callas et l’affaire du chevalier de La Bare. Dans son livre, Voltaire , une imposture au service des puissants, elle démontre en relevant ses propres mots ,les mensonges, la désinvolture et les volte faces de cet esprit retord . Il hait les religions , les protestants ne devraient donc pas non plus bénéficier de sa tendresse. De fait il commence par les traiter plus bas que terre, aussi bas que les catholiques ! D’emblée il crut Calas coupable: « Vous avez entendu parler peut être d’un bon huguenot que le parlement de Toulouse a fait rouer pour avoir étranglé son fils; cependant ce saint réformé croyait avoir fait une bonne action, attendu que son fils voulait se faire catholique, et que c’était prévenir une apostasie: il avait immolé son fils à Dieu, et pensait être fort supérieur à Abraham, car Abraham n’avait fait qu obéir, mais notre calviniste avait pendu son fils de son propre mouvement, et pour l’acquit de sa conscience. Nous ne valons pas grand chose mais les Huguenots sont pires que nous et de plus ils déclament contre la comédie. »En réalité le doute subsiste, personne n’a eu le fin mot de l’histoire. On sait seulement que de sordides affaires d’argent opposaient le père au fils, qu’un soir ils ont pu en venir aux mains jusqu’à l’issue tragique. Dieu et les catholiques semblent complètement étrangers au drame. Mais Voltaire était en train d’écrire le Traité sur la tolérance. Il lui fallait une illustration de ses dires. Il est le modèle de nos intellectuels engagés qui tordent  le réel pour mieux appuyer leurs mensonges. Les écharpes blanches n’y peuvent rien, le réel est têtu et réapparait toujours.

La seconde affaire du Chevalier de La Barre dont on accuse l’église encore et toujours illustre aussi parfaitement notre temps. De pauvres jeunes s’amusent à multiplier les sacrilèges en un temps qui les interdisaient. La justice de l’Etat les poursuit, seul le chevalier est pris, son ami de débauche avait un père protecteur qui l’exfiltra. Le chevalier, lui, était orphelin. L’église demande la grâce à plusieurs reprises. Mais le tribunal d’Abbeville, puis le tribunal de Paris décidèrent la condamnation à mort. Ce qui soulève, dit très judicieusement Marion Sigaut, l’ingérence du Parlement de Paris dans les affaires religieuses. « Car le parlement de Paris, en faisant exécuter La Barre, s’attribuait le rôle que justement l’Eglise leur contestait, celui de défenseur de la religion. Toutes les querelles du siècle au cours desquelles les juges s’étaient prétendus compétents en matière religieuse, trouvaient là leur aboutissement criminel. » On impute donc par la faute de Voltaire des crimes à l’église que l’on doit imputer au parlement.

Barak Obama vient de comparer les crimes des islamistes à ceux des croisades. Nos ministres et ministricules diffament chaque jour le catholicisme et seulement lui. L’amalgame bat son plein au nom du pas d’amalgame. La méthode voltairienne fonctionne à merveille.

Les écrits anti catholiques de Voltaire qui terminent toutes ses lettres par Ecrasons l’infâme sont beaucoup plus connus et vénérés que ses écrits antisémites. Etrange pudeur  ! Etrange aussi la vénération de la République pour ce douteux personnage.

Pour le réenchantement du monde il est urgent de déboulonner définitivement la statue  du teigneux. Marion Sigaut doit être remerciée , elle participe avec science et humour à l‘entreprise de démolition. Rappelons les propos de celui qui voulait démolir la petite église qui bouchait sa vue « J’ai jeté par terre toute l’église pour répondre aux plaintes d’en avoir abattu la moitié, exulte t il. J’ai pris les cloches, l’autel, les confessionnaux, les fonts baptismaux; j’ai envoyé mes paroissiens entendre la messe à une lieue. »Il écrivait divinement soit mais au service des ténèbres. Tant que l’université et nos media en feront un dieu nos jeunes seront perdus .

Anne Brassié

Marion Sigaut  Voltaire  une imposture au service des puissants . éditions Kontre  Kulture

www.kontrekulture.com

Ce contenu a été publié dans Littérature. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *