Gustave Le Bon . Clés et enjeux de la psychologie des foules

Brillant médecin mort en 1931 ,maître es  analyses cliniques, Gustave Le Bon a scruté le comportement des foules et donc celui des hommes politiques qui veulent la manipuler. Passionnant d’autant que le guide ,Catherine Rouvier est claire et en parfaite symbiose avec son sujet. Elle écrit:

« La civilisation, ce concept dixneuvièmistepar excellence,a fasciné à juste titre Taine, Renan,Le Bon, et les lecteurs apprécieront tout particulièrement, dans le contexte de mutations démographiques permanentes actuelles, les trois règles d’or posées par Le Bon pour protéger une civilisation déclinante ou menacée: stabilité, autorité, idéal. »

Nous apprécions beaucoup ce livre mais cherchons désespérément  ces trois états dans la sphère publique de la France contemporaine .La stabilité quelle horreur c’est le contraire du progrès ! L’autorité, quelle horreur, c’est le fascisme ! Quand à l’idéal ,il est chrétien,vous n’y pensez pas !

Avec une excellente préface de Paul Marie Coûteaux.

Editions Terra Mare

émission Radio Courtoisie du 19 Avril

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2 réponses à Gustave Le Bon . Clés et enjeux de la psychologie des foules

  1. Bonjour,

    je vous lis depuis quelques jours, et si je puis me permettre, les anciens, Thucydide, Platon, …et autres philosophe, pères de la démocratie, ont étudié le sujet des foules, et nous ont laissé quelques écrits, toujours d’actualité ….

    quelques extraits et commentaires sur le sujet complètent et attestent vos propos :

    cordialement,

    patrick

    ===

    « Plus grande est la foule, plus aveugle est son coeur. »
    Pindare, Néméenne, VII, 24.

    le peuple est mû par des sentiments incontrôlés. La psychologie de groupe inhibe l’activité rationnelle. Thucydide parle ainsi du vote athénien au sujet de la conquête de la Sicile, si désastreuse pour Athènes : voter contre cette expédition, c’était voter contre la patrie. La foule change d’avis ; elle est instable et inconstante : par exemple, elle condamne Périclès avant de l’élire stratège. Les plus raisonnables peuvent être emportés par cette logique. « Cet engouement du plus grand nombre faisait que ceux-là mêmes qui n’approuvaient pas craignaient, en votant contre, de passer pour mauvais patriotes et se tenaient cois. »Thucydide. Platon évoque ainsi ceux qui n’osent plus croire en des valeurs autres que celles de la masse.

    « Il est plus aisé, faut-il croire,de tromper beaucoup d’hommes qu’un seul… »selon Hérodote. C’est ainsi qu’Aristagoras, s’il n’a pu persuader Cléomène, sut convaincre les Athéniens, ce qui déclencha les guerres médiques. Le bon chef est donc celui qui sait s’opposer aux passions du peuple, ou au contraire, l’utiliser : son autorité en dépend. Le démagogue ne conduit pas le peuple, il le suit ; il n’a pas l’autorité. Suivant Cléon, les Athéniens ont choisi de continuer la guerre contre Sparte après avoir refusé les offres de trêve, suite à la capture de certains Spartiates. Selon Thucydide, le succès qui suivit était imprévisible : les Athéniens avaient été déraisonnables. Ils en voulurent toujours plus et personne ne les retînt. De même, avant l’expédition en Sicile, le débat fût dominé par le désir du peuple, qu’Alcibiade encourageait, quitte à mentir, contre Nicias.

    Les athéniens n’entendaient que ce qu’ils voulaient entendre, préférant les pacifistes aux belliqueux. Athènes a été vaincue par Sparte parce qu’elle était trop belliqueuse ; elle l’a été par la Macédoine parce qu’elle était trop pacifiste, ne voyant jamais le danger.

    « La foule est chose redoutable, lorsque ses chefs sont pervers. Mais lorsqu’elle en trouve de bons, ses décisions sont toujours bonnes. » Euripide, Oreste (772-773). Or la démocratie favorise la démagogie. Les démagogues flattent pour satisfaire leurs propres intérêts ou leurs prestiges. Athènes en a connu beaucoup.

    Face au problème de l’aveuglement populaire, Platon élabore une théorie politique dont l’idée principale est que l’on n’est pas par nature compétent en politique ; il existe un art politique, la justice. En luttant contre les sophistes, Platon en vient à définir les qualités du politicien. Dans le dialogue Alcibiade, il pose la question : comment un homme peut-il faire de la politique

    alors qu’il ignore tout de l’art de gouverner et d’organiser une cité ? S’il le sait, comment l’a-t-il appris ? Il faut d’abord se connaître soi-même et étudier avant d’entrer en politique. Pour Platon, la philosophie est fondamentale dans la formation des politiciens.

    Platon pense le régime idéal à partir de son objet propre, la justice. Il la définit comme un accord entre les trois classes de la cité ou les trois parties de l’âme. La justice dépend des compétences de chacun. Un artisan ne peut être un guerrier. Ceux qui gouvernent doivent être ceux qui savent où se trouve la vraie connaissance de la justice, c’est-à-dire les philosophes. Le philosophe doit être roi. Reste à les former. Or cette formation s’étale sur toute une vie. Ne peut être roi ou fonctionnaire que celui qui réunit les vertus nécessaires à cette formation. Pour Platon, les hommes n’ont donc pas de compétences égales.

    quel régime faut-il pour garantir la science ? Une ou deux personnes doivent gouverner ; plus de deux, l’aveuglement populaire reprendrait ses droits. Mais, en pratique, les problèmes de la succession nécessitent des lois préexistantes, qui ne garantissent pas la vertu des rois. Il nous faut donc adopter un régime imparfait. Darius, dans le débat des conjurés perses, adopte la monarchie de préférence aux autres régimes, car « Rien ne saurait se montrer préférable à un gouvernement unique, s’il est le meilleur. » Platon admet néanmoins qu’avec la démocratie, les erreurs sont moins importantes, puisqu’elle est faible en bien comme en mal. Dans les Lois, il décrit le régime qui lui paraît être le plus réalisable ; il s’agit d’un régime mixte, où des caractères divers se tempèrent et s’équilibrent.

  2. catherine Rouvier dit :

    Merci pour ces citations . Bien sur la foule a été decrite bien avant le Bon . La nouveauté tient à ce scientisme qui se developpe au XIX eme siecle et va chercher du côté des sciences nouvelles ( la statistique, la psychologie clinique etc …) une reponse aux interrogations des anciens , de Platon à Taine , sur l’irationnalité des foules .

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